À propos des déclarations de M. Boisclair...
Pierre Dubuc, Marc Laviolette
SPQ-libre - vendredi 6 octobre 2006
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Selon le compte-rendu publié par le journal Le Devoir, M. Boisclair a déclaré qu’« il faut soulager le capital, il faut que le Québec devienne l’endroit au monde où le capital est le mieux accueilli possible, créant de l’emploi et donnant de la richesse aux gens ».
Le SPQ Libre affirme plutôt, dans sa Déclaration de principes, qu’il faut d’abord « soulager » les travailleurs et les travailleuses en répartissant mieux le labeur nécessaire à la production des biens et services entre tous les membres de la société et « qu’il faut que le Québec devienne l’endroit au monde » où les travailleuses et les travailleurs sont les mieux traités.
Monsieur Boisclair dit vouloir s’inspirer du René Lévesque de 1976. Il faudrait lui rappeler que René Lévesque parlait alors de « civiliser le capital » et que le Parti Québécois affirmait haut et fort son « préjugé favorable aux travailleurs » et que cela a contribué grandement à sa victoire.
Quarante ans d’histoire du Parti Québécois nous ont appris que les courbettes devant le capital étranger ne se sont jamais traduites par des appuis à la cause souverainiste. À chaque élection, à chaque référendum, le grand capital a appuyé les libéraux et les fédéralistes. D’ailleurs, M. Parizeau n’a-t-il pas dit que nous avions perdu le référendum de 1995 « à cause de l’argent » ?
Le Parti Québécois a toujours tiré sa force de ses liens avec le peuple travailleur qui forme la majorité de la population. et de l’électorat ! Ce ne sera pas différent cette fois-ci.
Nous voulons nous débarrasser de Charest à cause précisément de ses politiques pro-patronales. Nous le ferons, je l’espère, avec Monsieur Boisclair et non malgré lui.
Que le Québec ait besoin d’investissements, on le comprend. Mais la solution se trouve davantage dans les interrogations de M. Claude Béland qui - lors d’une conférence le 3 octobre dernier au Café étudiant de l’École nationale d’aérotechnique - devant l’indifférence relativement à l’acquisition de nos entreprises par des étrangers, n’hésite pas à affirmer qu’« il faut remettre sur la table à l’occasion de grands conseils d’orientation économique nationaux et régionaux ce que nous voulons développer comme projet social et remettre au premier plan de nos interventions l’éducation citoyenne ».
Pour en revenir aux questions sociales et syndicales, nous trouvons que M. Boisclair a été beaucoup mieux inspiré lorsqu’il a déclaré à l’occasion de la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants, le 5 octobre, à propos du décret (Loi 142) imposé sous le bâillon en décembre dernier : « On ne peut agir avec un tel déni de démocratie et de respect élémentaire et ensuite espérer obtenir la complicité des gens que l’on a bafoués. Le gouvernement Charest doit poser des gestes concrets pour reconstruire le lien de confiance rompu avec les enseignantes et les enseignants. Au premier chef, il doit corriger les aberrations de la Loi 142, notamment en rétablissant le droit fondamental à la négociation et les conditions respectueuses de l’exercice de la profession enseignante ».
Marc Laviolette
Président
Pierre Dubuc
secrétaire
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