Michael Ignatieff et les mesures de guerre
Robin Philpot
Lettres au Devoir - vendredi 13 octobre 2006
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Nous nous sommes tous bidonnés quand Michael Ignatieff a répondu à la question de Guy-A. Lepage à savoir en quel mois a eu lieu la crise d’octobre. Cette fois, le grand intellectuel pouvait rire en répondant « en décembre ». Mais ce n’est pas la première fois qu’il joue cavalièrement avec les faits.
Dans un livre tiré d’une série de conférences prononcées à l’Université d’Édimbourg en 2003, le savant a écrit : « En octobre 1970, lorsqu’un petit groupe terroriste a enlevé et tué un politicien provincial, le gouvernement fédéral a proclamé la Loi sur les mesures de guerre et il a arrêté et détenu sans procès plus de 500 personnes soupçonnées d’être associées au groupe. » (notre traduction - Political Ethics in an Age of Terror, The Lesser Evil, Princeton University Press, p. 108).
Il est peut être commode de changer l’ordre des événements - Pierre Laporte est mort le 17 octobre, plus de 48 heures après que le conseil des ministres de Pierre Trudeau a décidé de proclamer les mesures de guerre (le 15 octobre à 14 h) et près d’une semaine après que M. Trudeau a décidé lui-même de le faire. Mais pour un grand intellectuel qui ambitionne de diriger le Canada, faire une erreur pareille sur un événement charnière de notre histoire est totalement inacceptable. En science politique 101, il aurait coulé son examen !
Robin Philpot
le 10 octobre 2006
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