Indépendance du Québec
«Oui, nous avons les moyens» - Jean Charest
Nouvelles Radio Canada
Jean Charest est reçu par Dominique de Villepin
Hugues Poulin rapporte que Jean Charest a tenté de nuancer ses propos.
En entrevue à RDI, André Boisclair estime qu'il s'agit d'une victoire pour les souverainistes.
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Indépendance du Québec
«Oui, nous avons les moyens» - Jean Charest
Jean Charest à TV5
Selon le premier ministre Jean Charest, qui est en tournée européenne, le Québec a tout le potentiel nécessaire pour devenir un État indépendant, mais il estime qu'il n'aurait pas intérêt à le faire.
Le premier ministre a fait cette déclaration à Paris, lors d'une entrevue à la chaîne de télévision TV5, qui consacre une heure d'antenne à la province québécoise et qui sera diffusée dimanche.
Lorsque l'animateur lui a demandé si le Québec avait les moyens de réaliser l'indépendance, Jean Charest n'a pas hésité. « Oui, nous avons les moyens. Personne ne remet en question la capacité du Québec financièrement [...] sauf que la vraie question est la suivante: qu'est-ce qui est dans notre intérêt, à nous? »
Le premier ministre Charest a rappelé que le Québec tirait plusieurs avantages de sa participation à la fédération canadienne. « Le fait d'être inclus dans le Canada nous permet d'être au G8, nous permet d'avoir un plus grand rayonnement sur la planète, ça nous permet également de mettre en commun des services, ça nous permet de partager des ressources naturelles. »
Finalement, Jean Charest a ajouté que la province bénéficiait également du système de la péréquation et que d'être membre de la fédération canadienne permettait à la fois d'affirmer l'identité québécoise et de partager des valeurs avec les autres Canadiens.
Jean Charest nuance sa réponse
Jean Charest et le journaliste Hugues Poulin
Plus tard, le premier ministre a indiqué à Radio-Canada que lorsqu'il se fait poser une question sur ce sujet en France, ce n'est pas le moment d'entrer dans les détails. « Mais une chose qu'il faut dire clairement, c'est qu'il y a un prix très important de rattaché à la séparation d'un pays. Ça, on l'a toujours dit. Mme Marois l'a reconnu dans la course à la chefferie du Parti québécois », a précisé M. Charest.
Pauline Marois avait effectivement parlé de cinq années de turbulence, avant de choisir le terme effervescence pour décrire les lendemains de l'indépendance.
Boisclair jubile
André Boisclair en entrevue à Radio-Canada
Le chef du Parti québécois, André Boisclair, n'a pas tardé à réagir à cette déclaration. Il a comparé son importance à celle du discours prononcé en 1990, après l'échec de l'accord constitutionnel du lac Meech, par le premier ministre de l'époque, Robert Bourassa.
Le 22 juin 1990, Terre-Neuve et le Manitoba refusaient de ratifier l'accord du lac Meech, même s'il avait auparavant été accepté, sur le plan des principes, par l'ensemble des provinces et des territoires. Les premiers ministres Clyde Wells et Gary Filmon ont fait échouer, du même coup, le processus de réintégration du Québec au sein du Canada.
Ce jour-là, dans un discours historique à l'Assemblée nationale, Robert Bourassa déclarait que « le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement. »
Selon M. Boisclair, en ajoutant maintenant que le Québec a les moyens d'être indépendant, Jean Charest clôt un deuxième débat important sur l'avenir du Québec et donne une « victoire déterminante » aux souverainistes.
« Les arguments de peur ne pourront plus être évoqués, lance M. Boisclair. C'est aux Québécois de décider. La souveraineté est faisable. Et cela vient du chef des forces fédéralistes au Québec, M. Jean Charest lui-même. »
Tournée européenne
Photo: La Presse Canadienne /Remy de la Mauviniere
Jean Charest et Abdou Diouf
Plus tôt, vendredi, Jean Charest a rencontré le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf. Les deux hommes ont préparé les prochains sommets de la Francophonie de Bucarest, en octobre, et de Québec, en 2008.
Après cet entretien, les journalistes ont interrogé M. Diouf au sujet de la fouille corporelle à laquelle il a été soumis à son arrivée à l'aéroport de Toronto, en mai dernier. Le secrétaire général de la Francophonie a rappelé que cet incident était clos.
Il a ensuite souligné que le premier ministre du Canada, Stephen Harper, et lui, s'étaient donné rendez-vous au sommet de Bucarest.
Après sa visite en France, M. Charest doit se rendre en Haute-Autriche et en Bavière, en Allemagne, pour une conférence des chefs de gouvernement des Régions partenaires. Cette conférence réunira aussi Le Cap-Occidental, en Afrique du Sud, l'État brésilien de Sao Paulo et la province chinoise du Shandong. Il y sera surtout question d'énergie et d'éducation.
En plus des rencontres politiques, le programme de M. Charest comprend des échanges avec des gens d'affaires des milieux industriels et financiers, en Haute-Autriche et en Allemagne.
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