Dette aux É.-U.: pas de compromis en vue
WASHINGTON - La Maison-Blanche a menacé lundi de mettre son veto au plan soutenu par le Tea Party devant permettre au gouvernement d'emprunter un autre 2400 milliards $, une proposition toutefois liée à une réduction massive et immédiate des dépenses et à l'adoption par le Congrès d'un amendement constitutionnel d'équilibre budgétaire.
Au même moment, le président américain Barack Obama a affirmé lundi que les deux parties «font des progrès» après une série d'entretiens sur le relèvement du plafond de l'endettement avec le président de la Chambre des représentants, John Boehner, et le numéro deux du groupe républicain, Eric Cantor.
M. Boehner a qualifié la menace de veto de «déplorable», et soutenu lundi dans un communiqué qu'elle illustrait le manque de volonté du président de couper les dépenses et de restreindre la croissance future du gouvernement.
Un porte-parole de M. Boehner, Brendan Buck, a affirmé ne pas pouvoir rendre compte de progrès dans les pourparlers.
Le Congrès devrait adopter le plan, mardi, mais il sera assurément bloqué au Sénat, où la majorité démocrate s'y oppose vivement.
Le Congrès et le président Obama font face à l'échéance du 2 août pour le relèvement du plafond de l'endettement au-dessus du niveau actuel de 14 300 milliards $, afin d'éviter un défaut de paiement.
Un défaut de paiement signifierait «une hausse d'impôts pour tout le monde» avec une augmentation des taux d'intérêt et une probable crise financière mondiale, avait déjà averti le président américain.
Les dirigeants du Congrès ne réussissent pas à s'entendre sur un compromis, provoquant l'inquiétude dans les milieux financiers.
Lundi, l'agence Moody's a suggéré aux États-Unis d'éliminer le plafond de l'endettement.
L'agence de notation financière Standard & Poor's avait estimé jeudi dernier qu'il y avait une chance sur deux pour qu'elle abaisse la note de crédit des États-Unis dans les trois prochains mois en raison de l'impasse au Congrès.