Ce n’est plus le temps de jouer à la chaise musicale sur le "Titanic" PQMarois
Le temps est venu d’embarquer dans les canots de sauvetages et de se rassembler
Sylvain Racine
Tribune libre de Vigile
samedi 16 juillet 2011
Ce matin, vous lirez un article sur Cyberpresse titré "400 CV pour François Legault".
Si ça ne vous convainc pas que le PQ n’a aucune chance aux prochaines élections contre le futur parti de François Legault, c’est parce que vous avez non seulement la tête dans le sable, mais aussi dans le ciment. Imaginez que le PQ c’est le Titanic qui coule. Maintenant, regardez tout autour, et vous verrez que Legault a mis à la disposition de la population des canots de sauvetage. Chez QS, même chose, mais de moindre mesure. Plusieurs indépendantistes devraient faire la même chose, soit tous aller se regrouper ailleurs.
Pour plusieurs, bien sûr, il faudrait que toutes et tous aillent dans la cale du bateau pour renvoyer l’eau à l’extérieur, pendant que d’autres replacent les chaises sur le pont. Surtout, que tout le monde ferme sa trappe. Mais le PQ coule, et c’est un fait. Le PQ a tenté d’être ni à droite ni à gauche afin de rassembler tout le monde. Pire, il a tenté de cacher ses visées souverainistes pour gagner des votes chez les fédéralistes mous et les girouettes, mais ce faisant a perdu des votes chez les plus durs qui sont à gauche, lesquels sont chez QS maintenant. Les autres, disons les indépendantistes avec des principes, qui croient au capitalisme, mais qui n’en pouvaient plus de voir l’eau rentrer dans le navire PQMarois tout en se taisant, sont déjà partis et naviguent seuls ou en groupuscules. Je crois que ceux-là croient qu’il faille créer un nouveau parti ou une alliance de candidats indépendants. De toute façon, la population qui désire un pays veut le faire avec ces gens-là, avec les passionnés, les déterminés, les engagés, les intègres, les audacieux, etc.
Les gens moins politisés, donc la majorité de la population, veulent du changement. Les souverainistes mous plutôt à droite voteront assurément pour le parti de Legault. Surtout, s’il s’y trouve de bonnes têtes d’affiches parmi les 400 CV qui sont entre les mains de Legault.
Je crois donc que la meilleure chose à faire est soit de créer un nouveau parti ou une alliance de candidats indépendants, dans lequel ou laquelle seuls les indépendantistes déterminés auraient leur place, qu’ils soient gauchistes ou droitiste. Idéalement, les plus déterminés, les moins carriéristes, du PQ et de QS, se joindraient à ce nouveau parti ou alliance. Il y a bien sûr un risque, mais c’est ça la vie. Qui ne risque rien n’a rien. Chose certaine, le pire qu’il puisse arriver, c’est que ce soit le parti de Legault au pouvoir suite aux prochaines élections. Alors, les éteignoirs qui disent "mais le PLQ va être réélu", désolé, mais l’argument ne passe pas. En fait, le PLQ pourrait être réélu (même) si le PQ réussit à renvoyer assez d’eau à l’extérieur de sa cale.
Bon, plusieurs croient que les indépendantistes devraient plutôt faire alliance avec le PQ. Ça ne fonctionnera pas car ni Pauline Marois ni Akir Khadir iront en ce sens. De plus, je crois que la nouveauté est désirée dans la population, donc brasser le PQ pour l’appeler néo-PQ serait une perte de temps.
Donc, on pourrait avoir une lutte à trois, c’est-à-dire un nouveau parti indépendantiste, le parti de Legault et le PLQ. En d’autre mots, les indépendantistes (simple, non ?), les souverainistes mous et les fédéralistes qui croient encore au Canada, puis finalement les fédéralistes consanguins (soit les elvisgrattoniens canadiens-français, les opportunistes sans fierté et les Anglophones de Montréal). Si 40% des Québécois sont réellement toujours pour l’indépendance du Québec, alors le nouveau parti ou alliance indépendantiste devrait élire plusieurs députés. Par la suite, il faudra convaincre les souverainistes mous et les fédéralistes par défaut d’embarquer avec eux. Bien sûr, il y aura toujours les Anglos et les elvisgrattoniens qu’on ne pourra jamais convaincre, mais il est encore temps de faire du Québec un pays sans eux.
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Pour les gens extrêmement pro-PQ, avant de critiquer cette idée, partagée par plusieurs sur Vigile.net, mais aussi ailleurs, j’aimerais connaître la différence entre le PQ, plutôt au centre-droit, disant vouloir faire l’indépendance à un certain moment dans l’avenir à quelque part dans le temps, et le futur parti de Legault, qui ne dit pas non à un référendum, mais pas avant dix ans, puis aussi au centre-droit ?
Question d’indépendance, ça se ressemble pas mal. Économiquement, aussi, non ? Les politiques sociales, seront-elles si différentes ? Je ne crois pas.
Par conséquent, la principale différence, c’est que le futur parti de Legault ne traînera pas de chicanes et qu’il évoquera la nouveauté.
Personnellement, pour moi, le PQ 2011 c’est la toilette de luxe de Marois où se retrouvent son échec à ne pas être plus populaire que Jean Charest et un populisme honteux, à savoir une stratégie qui date d’octobre 2010 où Marois et Maltais ont acheté des sièges pour le retour des Nordiques, la Marche Bleue, puis récemment la loi débile pour le nouveau Colisée. Le PQ n’est pas proche de la population. Si ça avait été possible de le changer de l’intérieur, je suis convaincu que Aussant, Lapointe, Curzi et Beaudoin n’auraient pas démissionné. Je pense aussi à Bernard Drainville, qui doit lui aussi être en période de réflexion. Je ne serais pas étonné qu’il attende la démission de Marois. Malheureusement, il est trop tard. Marois aurait dû quitter en juin, et même chose pour Maltais. C’est clair pour moi qu’il fallait un remaniement de conseillers politiques, mais ça ne s’est pas fait. Pourquoi ? Je crois que ces personnes pensent simplement à garder leurs emplois.
Si vous ne voyez pas ça, eh bien Monsieur et Madame Tout-le-monde le voient. Serait-ce que les super hyper pro-péquistes forment une classe à part, genre la bande qui joue à la chaise musicale sur le Titanic PQMarois, les meneuses de claques positives d’un match de foot perdu d’avance ?