Même s'il reconnaît que son parti est en danger, le député reste optimiste. «Je crois encore profondément que mon parti peut relever ce défi. Pour y arriver, nous devons sortir des vieilles façons de faire de la politique. Il faut renouveler notre vision, notre discours et nos manières. Bref, il faut renouveler notre démocratie pour qu'elle réponde davantage aux besoins de la population, aux besoins de notre monde», explique-t-il.
«L'histoire des 40 dernières années a démontré que notre parti a toujours été le véhicule de renouveau pour la société québécoise. Sa fondation même repose sur la volonté du peuple québécois de changer les choses», ajoute-t-il.
M. Drainville dit reconnaître la «colère» des Québécois. Il profitera de son voyage pour «réfléchir à l'avenir» de son parti et lire des ouvrages qui traitent de «changement».
Indépendants à Charlevoix
Tandis que M. Drainville réfléchit à la façon de réformer le PQ de l'intérieur, ceux qui ont quitté le caucus se réunissaient mercredi à Charlevoix.
«C'était notre première rencontre officielle (depuis la fin des travaux parlementaires)», rapporte Jean-Martin Aussant. Il était avec les démissionnaires Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe, ainsi que Camil Bouchard, ancien député qui avait quitté le PQ en 2009.
Seul M. Aussant flirte ouvertement avec l'idée de créer un nouveau parti indépendantiste. «Je suis le plus pressé», dit-il. Il est aussi intéressé par l'idée d'une élection référendaire.
M. Aussant estime que dans l'ensemble, les quatre indépendants sont «plus souvent en accord qu'en désaccord».
Même s'ils ont quitté le caucus du PQ entre autres pour «retrouver leur liberté de parole», ils pourraient néanmoins agir de façon concertée sur certains dossiers.
Le groupe a parlé des défis techniques qui les attendent à la rentrée parlementaire, notamment quant à leur temps d'intervention en chambre. Ils prévoient se rencontrer plus tard cet été pour discuter davantage des dossiers de fond.
Comme M. Drainville, M. Aussant insiste sur la nécessité de «changer» la façon de faire de la politique. À titre de député, cela signifie de rencontrer fréquemment les municipalités et commettants de sa circonscription. Et comme parlementaire,cela signifie l'honnêteté. «Il faut dire la vérité, lance-t-il. C'est tout, rien de plus compliqué. Il faut cesser de servir la même vieille sauce partisane pour travailler à sa réélection dès la première journée de son mandat.»
Un problème qui gangrène la politique selon lui: les politiciens de carrière, qui craignent de perdre leur siège.
Ancien gestionnaire de portefeuille principal, Investissements PSP, il dit s'être lancé en politique pour une seule raison: réaliser l'indépendance.
Il n'exclut pas complètement de se présenter pour le PQ aux prochaines élections. «Mais ça ne pourrait pas être avec Pauline Marois comme chef, car j'ai déjà demandé sa démission. Il faudrait aussi que les autres députés acceptent que je revienne.»
Les deux autres scénarios: se présenter comme candidat indépendant. Ce qui lui donnerait peu de chance d'être réélu, concède-t-il. Ou se présenter sous un nouveau parti indépendantiste. «J'ai rencontré plusieurs personnes, et je continuerai à le faire cet été», annonce-t-il.