Par Radio-Canada, www.radio-canada.ca, Mis à jour le: 21 juin 2011 12:42
Parti québécois - Le PQ perd un 5e député, Benoit Charette
Parti québécois - Le PQ perd un 5e député, Benoit Charette
Le député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, a confirmé mardi qu'il quitte le Parti québécois. Il considère que la possibilité de tenir un référendum constitue ni plus ni moins qu'un boulet pour le parti, puisque la majorité des Québécois n'en veulent pas.
M. Charette, qui siégera dorénavant à titre de député indépendant, ne quitte donc la formation pour les mêmes raisons que les quatre autres députés qui ont claqué la porte du parti depuis deux semaines, Louise Beaudoin, Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Jean-Martin Aussant.
Le député de 34 ans a expliqué en conférence de presse qu'il a tenté en vain de convaincre le parti de mettre sur la glace l'idée de tenir un référendum sur la souveraineté du Québec, du moins pour un premier mandat.
« J'ai sondé plusieurs collègues et j'en ai discuté à travers différentes instances du parti, en caucus et auprès de la direction du parti. Ces différents coups de sonde m'ont permis de réaliser que l'ADN du parti l'empêche de s'engager formellement dans cette voie », a-t-il affirmé.
« Je suis plutôt d'avis que les défis qui confrontent le Québec au quotidien sont colossaux, et contribuer à les surmonter n'est pas pour moi une tâche déshonorante, bien au contraire. J'estime que c'est une mission particulièrement emballante. Un parti qui aspire au pouvoir ne peut faire la sourde oreille relativement aux préoccupations de la population. »
M. Charette, qui était porte-parole du Parti québécois en matière d'immigration, a cependant eu de bons mots pour ses ex-collègues péquistes ainsi que pour la chef, Pauline Marois, dont il a salué la détermination.
M. Charette, qui demeure souverainiste, affirme cependant qu'il n'est pas prêt à joindre les rangs d'un éventuel parti né de la Coalition pour l'avenir du Québec, que dirige l'ex-ministre péquiste François Legault. Il n'a cependant pas exclu que cela puisse se faire à plus long terme.
« Au cours des trois dernières décennies, les deux principaux partis politiques à l'Assemblée nationale n'ont pas réussi à faire triompher leur option respective. Ainsi, l'idée de rassembler des individus sur une base différente que celle de la question nationale me plaît particulièrement », a-t-il admis.
« Il est évident que la Coalition pour l'avenir du Québec suscite beaucoup d'intérêt. La présence de ce nouveau joueur sur l'échiquier politique est souhaitable, car il offre l'occasion de réfléchir et de penser différemment la politique au Québec », a ajouté le député, qui ne cache pas ses liens d'amitié avec François Legault.
M. Charette a assuré que son départ n'a rien à voir avec les démissions de Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe, ni avec celle de Jean-Martin Aussant. Il soutient que l'analyse de la situation offerte par ces derniers ne tient pas la route.
« Imputer les déboires actuels et le manque d'enthousiasme à l'endroit du Parti Québécois à Pauline Marois et à sa garde rapprochée relève d'une mauvaise analyse. Voilà plus de 15 ans que l'électorat québécois a commencé à prendre ses distances du Parti Québécois », a déclaré le député Charette.
« Depuis l'élection de 1994, le Parti Québécois génère toujours moins d'appuis élection après élection. Si l'on considère l'élection de 2008, la dernière en date, cela représente plus de 600 000 votes de moins par rapport à l'élection de 1994, alors que le nombre d'électeurs inscrits pour la même période a augmenté de plus de 840 000 personnes. Le Parti Québécois se doit d'en prendre acte », a-t-il ajouté.
M. Charette, dont le départ avait été annoncé hier par Radio-Canada, admet que l'appui à la souveraineté continue de se situer aux alentours de 40 %. Il estime cependant que la souveraineté constitue une priorité pour environ 20 % des Québécois.