Un gouvernement du Parti québécois dirigé par Pauline Marois organiserait un grand jeu en attendant de tenir un référendum. Il agirait comme si le Québec était souverain.
Il créerait d’abord une assemblée constituante pour doter le Québec de sa propre constitution. Elle sera ainsi prête pour le lendemain d’un Oui. Le PQ instituera aussi une citoyenneté québécoise et adoptera une loi qui précisera les conditions d’attribution de celle-ci.
Il fera également adopter une nouvelle Charte de la langue française pour annuler les effets des jugements de la Cour suprême qui ont édenté la loi 101. Personne dans la bulle péquiste ne semble s’inquiéter que cette nouvelle loi linguistique sera contestée à son tour devant les tribunaux et qu’il faudra amputer par la suite certains de ses articles pour les mêmes raisons juridiques.
Le gouvernement Marois adoptera aussi une Charte de la laïcité pour régler définitivement, prétend-on, la question des accommodements raisonnables.
Si c’est cela le « nouveau Parti québécois » allégué par Pauline Marois, j’y retrouve plutôt de vieilles bibittes du PQ.
Ce grand jeu de la souveraineté virtuelle a été inventé pour distraire les militants trop obsédés par la souveraineté et qui mettent en doute les convictions de Mme Marois sur ce plan. Il est cependant complètement déconnecté des priorités bien concrètes des citoyens et il promet des heures de débats lancinants à l’Assemblée nationale. Il est aussi porteur de déchirements dans le tissu social québécois.
Interventionnisme maladif
Le Parti québécois demeure par ailleurs interventionniste à tout crin. C’est dans ses gènes.
D’abord, on ne compte plus dans son programme le nombre de « politiques nationales » qu’il entend faire adopter, y compris pour assurer la « souveraineté alimentaire » ! Le mur à mur est une autre de ses caractéristiques, tout comme le modèle étatique quasi monopolistique dans les services publics.
Il pousse parfois l’ingérence dans nos vies à un point qui devient caricatural. Par exemple, un gouvernement Marois adopterait une réglementation limitant la teneur en sodium, en gras trans et en sucre des aliments industriels. Les multinationales de l’alimentation n’auront qu’à développer deux productions : une pour le Québec et une autre pour le reste de la planète !
Les saveurs du mois
Le programme du Parti québécois intègre par contre des positions plus vendeuses auprès de l’électorat. C’est le cas pour l’engagement formel de mettre sur pied une commission publique d’enquête sur l’industrie de la construction et l’attribution des contrats par les pouvoirs publics.
La question des redevances exigées des industriels sur l’exploitation des ressources naturelles a donné lieu à de gros débordements démagogiques au cours de la dernière année et une grande partie de la population a acheté béatement les accusations de spoliation de nos richesses collectives. Un moratoire sur les gaz de schiste est aussi largement souhaité. La priorité donnée au transport en commun rejoint également de nombreux citoyens.
Toutes ces « saveurs du mois » constitueront, on le devine aisément, le squelette du discours électoral du Parti québécois, s’il est toujours dirigé évidemment par Pauline Marois lors du prochain scrutin.
Rf: Journal de Québec