Lettres - Le slogan à la mode
Andrée Ferretti, le 15 juin 2011 16 juin 2011 Québec
«Pauline Marois doit partir», s'écrient en chœur les Gesca et les Quebecor de tout acabit, les gauchistes gauches et les adroits droitistes, les péquistes infidèles, les nationalistes mous, les fédéralistes inconditionnels et les irréductibles indépendantistes.
Bref, Pauline Marois rallie dans une rare unanimité les fans de la politique au Québec, les uns en fonction des intérêts particuliers de leur secte, les autres en regard des objectifs immédiats de leur «dite» conscience nationale.
Qu'en est-il du Québécois et de la Québécoise aux prises avec les contraintes quotidiennes qui pèsent sur sa vie de citoyen et qui résultent pour la plupart et souvent à son insu de l'état de dépendance de sa nation?
That is the question.
Les Gesca et les Quebecor, les pragmatiques et les utopistes, les penseurs et les rêveurs répondent dans un même concert de voix accordées que Pauline Marois n'a aucune des qualités requises pour remédier à la situation, les solutions qu'elle propose étant inappropriées, trop réformistes pour les uns, pas assez révolutionnaires pour les autres, désuètes pour tous.
Et le Québécois et la Québécoise, devant la stérilité des faux débats et la lâcheté des faux combats, se désintéressent de plus en plus de son destin national.
Et moi qui désapprouve la stratégie du PQ sous sa direction, je me surprends à penser que sa détermination à tenir solidement en main, envers et contre les Gesca et les Quebecor, les brides de son parti, lui attirera peut-être l'admiration et le soutien de ce peuple indécis.
Avec l'espoir mitigé mais vital qu'elle en fera bon usage.
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Andrée Ferretti, le 15 juin 2011