Le PQ en panne
L’insondable profondeur du vide
Et pendant ce temps, fédéralisme renouvelé (!) à l’horizon
Richard Le Hir
Tribune libre de Vigile
vendredi 27 mai 2011 659 visites 12 messages
Six semaines après un congrès où Pauline Marois a vu son leadership plébiscité par 93,08 % des membres, le PQ est en panne. Cherchez-le, il est nulle part. Excusez-moi, j’allais oublier, il est à Québec, happé par le vortex qu’a su créer le maire Labeaume autour de son projet de Colisée nouveau. Je ne m’avancerai pas sur la question de savoir s’il s’agit d’un enjeu majeur pour la région de Québec, je laisse ça aux gens de Québec. Mais ce n’est pas un enjeu majeur pour le Québec tout entier, loin de là.
Constituent des enjeux majeurs pour le Québec l’intégrité du fonctionnement de l’appareil étatique telle qu’elle est mise en doute par le détournement de son action au profit de pouvoirs plus ou moins occultes et la dépossession qui en résulte, le démantèlement sournois des acquis de la révolution tranquille, le contrôle des Québécois sur le développement de leurs richesses naturelles, le maintien du contrat social tel qu’il s’incarne dans nos systèmes de santé et d’éducation, la suprématie du bien commun sur l’intérêt individuel, et sa capacité d’autodétermination pour choisir librement son avenir.
Sur ces enjeux majeurs, que ce soit en raison d’un excès de confiance inspiré par le succès de son congrès, ou qu’il ait été figé de stupeur devant les résultats de l’élection fédérale du 2 mai dernier, le PQ a été étrangement silencieux et passif ces dernières semaines. Aucune critique du régime digne de ce que réclame pourtant la gravité de la situation. Pas même quelques paroles pour rassurer les troupes. On se souvient pourtant des mots qu’avait su trouver René Lévesque, au soir du référendum de 1980 et d’une défaite crève-coeur, pour relancer immédiatement l’espoir. Mais Lévesque, malgré tous ses défauts, était un vrai leader.
Tous les indépendantistes, quoiqu’ils puissent penser du PQ et de son chef, doivent avoir à coeur le succès du PQ, car il est encore, pour le moment, leur meilleur espoir pour enfin débarrasser le Québec de Jean Charest et de sa clique de vampires qui lui sucent le sang goutte à goutte pour mieux l’affaiblir. Et tous les indépendantistes ne demanderaient pas mieux que de pouvoir se rallier au leadership de Pauline Marois s’ils pensaient pouvoir lui faire confiance.
Hélas, cette confiance n’est pas là, et les indépendantistes ne semblent pas les seuls à manifester des réserves devant son leadership si l’on en juge par les sondages, malgré toutes les réserves qu’ils peuvent inspirer. Alors le PQ, solidaire à 98,3 % de Pauline Marois, risque la plus grande dégelée de son histoire aux prochaines élections s’il ne parvient pas très rapidement à regagner la confiance de ses alliés naturels et des Québécois. La leçon de la déconfiture du Bloc Québécois est on ne peut plus claire à ce sujet.
Cela et le fait qu’une vingtaine d’organismes indépendantistes soient parvenus à surmonter leurs différences et leurs divergences (et Dieu sait à quel point nos réflexes peuvent être gaulois) pour constituer le réseau Cap sur l’indépendance devrait pourtant servir au PQ et à Pauline Marois de signal qu’ils n’ont plus le monopole ni du discours ni de la stratégie indépendantistes et qu’ils risquent très rapidement de se faire voler leur marque de commerce et leur clientèle naturelle s’ils ne précisent pas très rapidement à quelle enseigne ils logent. Comme on vient de le voir au fédéral, lorsque le vent se met à souffler au Québec, il souffle très fort.
Devant l’imminence d’une tempête, la sagesse commande de consolider tout ce qui peut être emporté par le premier coup de vent, et le PQ et Pauline Marois ont beaucoup de consolidation à faire. Je leur souhaite sincèrement, sans la moindre arrière-pensée, de réussir, d’autant plus que se profile désormais une nouvelle menace, celle d’une ultime tentative de sauver la fédération.
En effet, comme par hasard (!), paraissent aujourd’hui les résultats d’un sondage dans le Globe and Mail et Le Devoir nous apprenant qu’une forte majorité (en démocratie, 58 %, c’est une forte majorité) de Canadiens sont désormais « disposés à amender certains éléments de la Constitution pour obtenir sa ratification par le Québec. De ce nombre, 66 % sont Québécois et 55 % sont des Canadiens habitant ailleurs au pays. »
Devant la réapparition du risque de sécession du Québec, quelqu’un (ce n’est pas indiqué qui, mais on s’en doute) ressort du placard où l’on croyait l’avoir enfermé en jetant la clé le mirage pour certains et le spectre pour d’autres du fédéralisme renouvelé ! Au véritable espoir de l’indépendance, on tente encore une fois d’opposer l’espoir bidon de l’accommodement, question de gagner encore du temps (on connaît la durée d’un cycle de pourparlers constitutionnels) et de compter sur les tendances démographiques pour venir à bout de notre résistance.
Les indépendantistes voient tout de suite le piège et connaissent l’enfermement auquel les condamne l’acceptation d’une main tendue aussi peu désintéressée. Reste à savoir ce qu’en diront Pauline Marois et le PQ. Bizarre tout de même comme ce rameau d’olivier fait l’affaire du « nouveau » parti en voie de création pour remplacer le PLQ que même ses partisans savent fini. Tellement bizarre même que c’en est éminemment suspect. C’est plutôt de la grande stratégie, de la très grande stratégie, dont les Québécois risquent encore une fois de faire les frais.
Timeo Danaos et dona ferentes.*
* « Je crains les Grecs, même quand ils apportent des cadeaux », un vers du poète romain Virgile qu’on emploie pour signifier qu’il y a des gens à qui l’on ne peut faire confiance, en référence au cheval que les Grecs avaient offert aux Troyens (le Cheval de Troie).
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Vos commentaires:
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Christian Montmarquette
Ce n’est pas l’indépendance qui changera véritablement les choses.
- C’est la gauche !
« ..Tous les indépendantistes ne demanderaient pas mieux que de pouvoir se rallier au leadership de Pauline Marois s’ils pensaient pouvoir lui faire confiance. »
Faut pas charrier Monsieur Le Hir.
Le temps ou le PQ pouvait se prétendre capable de réunir la gauche et la droite au nom de la « sainte » et « monolithique » cause nationale » est bel et bien révolu.
L’indépendance, c’est bien joli....
Mais, ce n’est pas ça qui changera profondément les choses pour le peuple et les gens ordinaires.
Imaginez un Québec indépendant dirigé par Jean Charest, Lucide Bouchard ou Mario Dumont...
Le petit peuple se fera rouler de la même manière, mais, en français et sous un autre drapeau !
- La belle affaire..
Ce n’est pas l’indépendance qui changera le plus profondément les choses.
C’est la gauche !
_______________________
Christian Montmarquette
Québec solidaire
Montréal
la gauche
27 mai 2011, par Richard Le Hir
Réponse @ Christian Montmarquette
Et vous croyez que la gauche a un avenir quelconque dans notre régime fédéral ?
L’indépendance est le moyen de mettre en place un régime qui correspondra aux aspirations des Québécois, qu’il soit de gauche ou de droite, et ce sera mieux que la situation actuelle où les Québécois ayant majoritairement à gauche lors de la dernière élection fédérale se retrouvent pourtant dans l’opposition.
Le jour où un gouvernement de "gauche" se fera élire au Canada, il n’aura plus de "gauche" que le nom. Admettez tout de même que les chances sont meilleures au Québec qu’il puisse être un peu plus à gauche.
Du reste, le clivage droite-gauche n’est plus tellement d’actualité à l’heure où certains observateurs parmi les plus éminents s’accordent déjà à dire que la question n’est plus de savoir si le capitalisme est mort, mais bien plutôt de savoir par quoi il va être remplacé. Voir http://www.vigile.net/La-solidarite...
Richard Le Hir
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Sylvain Racine
"Ce n’est pas l’indépendance qui changera le plus profondément les choses.
C’est la gauche !"
Ça me fait marrer, parce que nous sommes encore au débat gogauche et droidroite. Le pire, c’est que M. Montmarquette trouvait que c’était trop cher payé 20$ pour un souper spaghetti pour financer QS.
Vous croyez faire un pays comme ça, "la gauche" ? Mort de rire !
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Gébé Tremblay
Monsieur Montmarquette, c’est trop facile de rassembler votre idéologie politique en un seul mot ; la gauche.
On prête à la gauche l’anti-nationalisme, comme on prête le nationalisme à la droite. Le corporatisme à la droite comme aux syndicats de gauche.
S.V.P. soyez clair, et évitez les étiquettes faciles.
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Stéphane Russell
S’il faut absolument que le discours d’un mouvement indépendantiste soit de gauche pour passer, alors c’est que les québécois ne sont plus intéressés du tout par l’indépendance, une autre cause leur est prioritaire. Est-ce le cas ? Je ne crois pas. Mais je crois que tout le monde s’entend pour dire que l’heure est à faire un sérieux ménage des idées.
Depuis longtemps, un segment important des francophones du Québec sont bien trop « gentils » pour prendre position, indécision que plusieurs exploitent à leur profit. Ça ne date pas d’hier : à la fin des années ’80, beaucoup de ceux-là votaient Trudeau au fédéral et Lévesque à Québec. En 2011, leurs enfants ont votés pour un NPD fédéral social démocrate centralisateur et sympatiques à la cause nationale du Québec. Si ça ce n’est pas « niaiser avec la poque », je ne sais pas ce que c’est, mais ça commence à nous coûter cher en titi.
Ce dont le mouvement indépendantiste a besoin pour éviter le sort réservé au Bloc, c’est d’engagement ferme, et non une sorte de mixité brouillonne avec le socialisme. Que le PQ assure la coalition des indépendantistes et qu’il s’engage sans détour à enclencher l’indépendance du Québec advenant que les députés indépendantistes soient élus par une majorité de voix (50%+1) - un référendum aux 4 ans -, quitte à perdre les prochaines élections (mieux ça que de servir les girouettes fédérantistes). Qu’on pousse la gauche qui parasite le mouvement à se mette en place un nouveau parti DISTINCT à Québec, un NPD-Québec nationaliste-fédéraliste-centralisateur-asymétrique-pro-autodétermination (qui parlait de question claire déjà ?). Et tant pis s’ils passent ! Au moins, on va leur léguer les éternels indécis qui nous font tourner en rond.
Ceux qui croient que d’éviter de prendre position c’est être « gentils », ceux-là devraient lire la Bible. Agir par manque de conviction y est signalée clairement comme une faute. Il va bien falloir cesser d’être gentil un jour et se décider : fédéralisme ou indépendance. Ou continuer d’être gentil, avec tout la barbouillage qui vient avec.
Et tous les indépendantistes ne demanderaient pas mieux que de pouvoir se rallier au leadership de Pauline Marois s’ils pensaient pouvoir lui faire confiance.
27 mai 2011, par ssauvé
"Et tous les indépendantistes ne demanderaient pas mieux que de pouvoir se rallier au leadership (?) de Mme. Marois."
Je n’ai pas vu ce leadership M. Lehir, mais pas du tout, de ses vacances dans le sud alors que le Bloc se faisait manger tout rond, à ses insipides envolées à l’assemblée nationale.
Pour l’heure, je ne retiens que ceci : C. Blanchet est son mari, il est manifestement influencé par Desmarais à travers des valets de service comme Sirois. Tant et aussi longtemps que l’on ne me rassurera pas sur les influences de Blanchet sur Marois, je ne toucherai pas avec une perche de 200 pieds l’idée d’accepter Marois comme chef du PQ.
C’est un mouvement citoyen à l’échelle du Québec qui permettra de faire tomber les colonnes du temple. J’aime beaucoup cette idée d’un projet de pays et un pays de projet...reste maintenant, à travers Cap sur l’indépendance, de mettre sur pied une plate-forme de communication et de collaboration sur le Net (Démocratie v.2.0)qui permettra de facon effective a connaitre et arrimer les besoins et les offres des forces souverainistes.
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Jacques Lamothe
Toute la clique du camp fédéraliste met déjà la table pour le possible futur parti de François Legault, ce dernier, leur nouveau pion, se fera le temps venu le nouveau défenseur du fédéralisme renouvellé... En effet le parti Québécois doit parer la menace dès à présent. Il n’est pas trop tard mais le temps presse pour madame Marois et son équipe. Il faut qu’elle apprenne à assumer un leadership fort, combatif et vigoureux de toute la mouvance indépendantiste au Québec. Le temps de l’attente passive est révolue, le passage à l’action est impératif.
Tant qu’à Québec Solidaire, je n’y crois pas. Ils ne sont que des indépendantistes de façade. Pour eux l’indépendance du Québec n’est pas une priorité, ce qui leur importent c’est que la gouvernance soit de gauche, qui plus est une go-gauche à gogo. Que le Québec ne demeure qu’une simple province canadienne n’a aucune importance pour eux. De plus les deux chefs de Québec Solidaire, madame David et monsieur Kadhir, incarne cette gauche caviar avec laquelle les québécois n’ont pas beaucoup d’affinitées.
L’indépendance du Québec d’abord !
Jacques L. (Trois-Rivières)
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Pierre Jean Bouchard
Madame Marois ne sait pas réagir à la défaite du 2 mai du BQ.
Mme Marois exerce un leadership sans flamme qu’elle tente de compenser par un jovialisme de mauvaise actrice.
Khadir de QS lui enlève le tapis de l’opposition officielle avec l’histoire du Colisée.
P.Marois ne détient pas les convictions, le panache d’un chef de parti depuis le début. G.Duceppe lui est supérieur est tombé le 2 mai entres autres face au manque de leadership souverainiste et autre du PQ depuis 8 ans. Marois en deçà des capacités de Duceppe mène présentement le PQ au désastre.
Direction Marois : désastre en vue.
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011
M.Le Hir,
Selon les sondages, Mme Marois n’attire pas les faveurs des Québécois. Les causes de ce désaveu sont multiples. Pour moi, elle manque de punch et les dossiers auxquels la population s’intéresse sont peu défendus par le PQ.
Celui s’ayant le plus distingué est Scott McKay dans le gaz de shale.
Après l’avoir dit, on fait quoi..changer de chef à 2 ans d’une élection..
Comment anéantir l’effet Legault face à l’impopularité de Mme Marois ?
C’est là qu’entre en jeu le rapport de force et celui qui possède cette force, c’est Gilles Duceppe.
Quel est le seul chef d’un parti souverainiste que les fédéralistes et leurs médias médiocres n’ont pas réussi à faire plier et en à ternir l’image, c’est Gilles Duceppe.
Quel est celui capable de faire sortir de l’indifférence tous les Québécois et les rallier à la cause du Pays du Québec, c’est Gilles Duceppe.
Les jeunes souverainistes, telle Catherine Dorion et ceux qui ont écrit le livre "j’aurais voté oui mais j’étais trop petit" pourrait faire partie de l’équipe rapprochée de celui-ci.
La crédibilité de Gilles Duceppe qui pourrait s’impliquer dans le bradage de nos ressources naturelles et par le fait même la destruction du territoire et de l’environnemnet.
Un dossier que la population a sur le coeur depuis 2 ans sans oublier la corruption tout autour. Peut-être que cela irait jusqu’à provoquer une élection, la voix du peuple se manifestant dans les rues partout au Québec.
Y a-t-il quelqu’un sur Vigile ayant ses entrées auprès de lui, ou peut-on avec le réseau "Cap sur l’Indépendance" lui en faire la demande officielle.
Lise Pelletier
membre du Rassemblement pour l’Indépendance Nationale
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Guy Savard
Les Québécois en ont soupé des vieux politiciens manipulateurs qui ne travaillent que pour leur poches.
Au fédéral les Québécois ont craché sur le Parti Libéral, le parti Conservateur et ont voté pour des poteaux inconnus car ils voulaient faire parvenir un message clair au reste du Canada.
Le prochain message aussi clair sera pour les politiciens Québécois et les vieux partis auront toute une surprise comme la surprise du Bloc.
Le peuple Québécois est maintenant pret a dire oui au grand changement.
Qui profitera de cette volonté de changement ???
L’insondable profondeur du vide
27 mai 2011, par Yves Rancourt
Monsieur Le Hir,
Vous avez peut-être raison de dire que le PQ risque la plus grande dégelée de son histoire aux prochaines élections mais, en tout respect pour vous, vous ne nous apprenez rien. Vous savez tout aussi bien que moi que, lorsque l’oligarchie le veut et que les médias s’y mettent( on l’a vu encore lors de la récente élection fédérale), on peut faire disparaître du paysage politique en moins de deux le leader souverainiste le plus populaire du Québec et un parti politique jusques là très bien perçu dans l’opinion publique. Comme on peut vendre à la population en quelques jours un personnage politique jusques là à peu près inconnu au Québec.
Il est évident qu’un pareil scénario pourrait se reproduire avec le PQ et sa cheffe, et ce même s’ils performaient d’ici là à la hauteur de nos attentes et tenaient tous les beaux discours que vous souhaitez qu’ils tiennent.
La question pour moi n’est donc pas de savoir si ça peut se reproduire mais plutôt si c’est bien ce que nous, souverainistes, souhaitons ? En voyant ce que je vois sur ce site, il m’arrive parfois de croire que même ceux qui devraient le plus appuyer ce parti la souhaitent cette dégelée. On a attribué la défaite du Bloc le 2 mai à bien des facteurs extérieurs mais, de mon humble point de vue, les pires coups sont venus de notre camp !
Mes salutations respectueuses.
L’insondable profondeur du vide
28 mai 2011, par C. Girard
Oubliez tout changement à la direction qu’a prise Mme Marois et la direction du PQ en vue des prochaines élections. 2 mai ou non, elle a clairement choisi de former le prochain gouvernement coûte que coûte en proposant ce qu’elle considère comme le meilleur moyen d’y parvenir dans les circonstances actuelles, un programme de gouvernance provinciale centriste plus ou moins nationaliste.
Le PQ redeviendra peut-être indépendantiste plus tard mais pour le moment, il ne l’est pas, raison tactique oblige. Cela réussira-t-il ? Rien n’est moins sûr puisqu’il est loin d’être certain que les électeurs lui feront confiance tout en mécontentant sa base nationaliste. D’où la crainte d’un déplacement massif chez le stationnement de Québec Solidaire. Depuis le balayage néo-démocrate du 2 mai, il est devenu évident que QS n’est absolument pas indépendantiste et que ce parti ne rêve désormais qu’à la construction d’une vaste coalition socialiste pan-canadienne. Si vous n’avez pas lu la confession d’Amir Khadir à cet effet dans LeDevoir, c’est écrit en toute fin de son texte.
Le PQ ne doit pas pour autant disparaître et il est fort probable que les indépendistes n’aient pas d’autre choix que de voter pour Pauline lors du prochain scrutin. Que faire d’autre ? En attendant, je crois qu’il faut investir le seul mouvement encore indépendantiste au Québec, Cap sur l’indépendance. Sinon, quoi ? Un putch par Gilles Duceppe ? Cessons de rêver en couleur.