Si la Parti Québécois peut se prévaloir d’avoir donné la parole à la souveraineté du Québec à travers une structure politique sérieuse, toutefois, il est loin d’avoir fait le plein de toutes les voix qui portent l’indépendance du Québec et les projets de société qui peuvent y être associés. Québec Solidaire, avec la prestation exceptionnelle d’Amir. Khadir, rejoint de plus en plus, non seulement des indépendantistes, mais aussi des militants pour un nouvel ordre social, politique et économique.
Lorsque, dans les années 1960, Salvador Allende a réalisé la coalition entre tous les partis de gauche et de centre gauche pour en faire l’Unité Populaire, il a eu raison d’Edouardo Frei et de la Démocratie chrétienne. Il a fallu l’intervention de l’Empire à travers les forces armées chiliennes pour le déloger de ce pouvoir acquis par les voies les plus démocratiques. La coalition des partis de gauche avait gagné le combat de la démocratie. Aucun des partis politiques de cette coalition ne s’était fait harakiri. Ils avaient trouvé suffisamment de points convergents. Il doit en être ainsi pour nous : une coalition permettant d’unir diverses forces politiques ayant tous en commun l’indépendance du Québec.
Il est urgent que le Parti Québécois réajuste son tir et qu’il devienne vite un interlocuteur intéressant pour Québec Solidaire. Pendant des années j’ai milité avec le Parti Québécois et si, maintenant, les choses demeuraient ce qu’elles sont, mon vote irait fort probablement à Québec Solidaire. Le Parti Québécois ne peut plus s’approprier l’exclusivité du projet de l’indépendance du Québec et s’il veut que ce projet avance, il faut qu’il s’ouvre avec dignité et respect à une coalition avec d’autres forces politiques allant dans le même sens.
À mon humble avis, Québec Solidaire est là pour rester et pour croître. Il appartient aux dirigeants du Parti Québécois d’en faire une juste évaluation. Ce n’est toutefois pas en l’affublant de bien des torts, comme certains ont commencé à le faire, qu’il s’en fera un ami. Il y actuellement une lecture de la réalité qui doit être révisée et vite. Autrement, Charest et la droite québécoise s’amuseront encore longtemps avec nos petites luttes de pouvoir. Cette fois, le grand responsable ne sera pas Québec Solidaire, mais le Parti Québécois lui-même. Son leadership doit s’imposer non pas par la force du nombre, mais par celle des idées et des intérêts supérieurs de la nation québécoise.
Ne nous laissons pas entraîner par cette droite infiltrée dans nos rangs et dont le seul but sera de faire échouer toute coalition. Nous savons comment elle travaille partout à travers le monde. Soyons vigilants.
Le texte de Josée Legault est à méditer tout comme celui de Lise Payette dont elle donne le lien au Devoir.
Oscar Fortin Québec, le 24 mai 2011 http://www.vigile.net/PQ-vs-Khadir