La tentation souverainiste
Élections générales au Québec
Pierre Descoteaux
Le député libéral de Groulx à l'Assemblée nationale, Pierre Descoteaux, a failli passer du côté des souverainistes. Radio-Canada a appris qu'il a entrepris des tractations avec le Parti québécois (PQ), avant de se raviser à la suite d'une rencontre avec Jean Charest.
C'est le 12 septembre dernier qu'il a approché le PQ. « Il m'a tout simplement dit qu' il était intéressé à traverser de notre côté, au Parti québécois. Et puis, que si je lui faisais l'offre, qu'il traverserait. C'est aussi simple que ça, aussi radical que ça », témoigne Judith Roy, présidente de l'exécutif du PQ de Groulx.
Tout a été mis en place pour donner plus d'éclat à cette défection et, pour ce faire, plusieurs scénarios ont été évoqués. L'arrivée d'André Boisclair à l'Assemblée nationale a été initialement retenue pour faire la grande annonce. « L'idéal c'était à l'ouverture de l'Assemblée nationale au mois d'octobre, je crois. Puis, à ce moment-là, lui, il trouvait que c'était trop rapide. »
Le principal intéressé, Pierre Descoteaux, reconnaît avoir rencontré des organisateurs péquistes, mais n'en dit pas plus. Il confirme toutefois avoir présenté à Jean Charest sa démission.
« Ce que le premier ministre m'a demandé, confie-t-il, c'est de demeurer partie de son équipe, membre de son équipe. Et honnêtement, j'ai dit au premier ministre: "regardez, on va y penser, on se reparlera, on va voir " ».
Le 27 novembre au soir, Pierre Descoteaux a convoqué l'exécutif du PQ à son bureau de comté pour lui annoncer qu'il a remis sa lettre de démission à Jean Charest.
Quelques jours plus tard, il se rétracte. « Si vous me demandez pourquoi (je n'ai) pas changé, eh bien peut-être parce que notre premier ministre m'inspire beaucoup », admet le député.
Cela dit, Pierre Descoteaux ne fait pas mystère de ses convictions politiques qui sont pour le moins aux antipodes de celles véhiculées par le Parti libéral. Il reconnaît en effet avoir voté Oui lors du référendum de 1995, et ne semble pas avoir perdu son ardeur souverainiste.
À la question de savoir s'il voterait encore Oui advenant un nouveau référendum, il répond sans détour : « le jour où les Québécois seront prêts à décider de leur avenir eux-mêmes, je serai probablement un des Québécois qui sera de la parade. »
Celui qui se définit comme « l'ours le plus nationaliste du Parti libéral » a remporté de justesse les élections en 2003, par 300 voix. Il ne cache pas son aversion pour le fédéralisme centralisateur.
Le député réagit
Pierre Descoteaux a réagi par voie de communiqué au reportage de Radio-Canada pour affirmer qu'il sera bel et bien au côté de Jean Charest lors des prochaines élections.
« Je suis très fier d'être membre de l'équipe de Jean Charest et de porter les couleurs du Parti libéral du Québec pour représenter les électeurs de la circonscription de Groulx. [...] J'ai la ferme intention de solliciter un second mandat », a dit le député libéral.
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