La neutralité - Une politique internationale pour l’avenir du Québec
Alain Raby
Tribune libre de Vigile.net - vendredi 14 juillet 2006
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En même temps que le Québec proclamera son indépendance, il lui faudra proclamer, de facto, son statut d’état neutre et ainsi mettre la communauté des nations devant un fait accompli.
Notre situation géopolitique et notre histoire se prêtent particulièrement bien à cette politique.
L’histoire de notre peuple a plutôt été pacifique. Et nous n’avons jamais vraiment connu la guerre sur notre territoire sauf par métropoles interposées à l’époque de la conquête, et lors des 2 tentatives d’invasions américaines de !776 et 1812. Ces derniers conflits furent de courte durée. Bien sûr il y eut aussi la guérilla contre les indigènes au début de la colonie, mais on arriva à vivre en paix avec nos voisins assez rapidement.
Seule l’Islande peut se vanter d’avoir vécu une histoire aussi pacifique sur son territoire.
Ce qui plus est, notre peuple a souvent protesté contre les conscriptions et les guerres, en commençant par les guerres de l’empire britannique dans lesquelles nous étions entraînés. Pensons à la guerre des Boers, et aux deux dernières guerres mondiales.
Quant à la situation géopolitique, nous sommes entourés à l’est et à l’ouest de canadiens anglais surtout, qui ont une histoire pacifique semblable à la nôtre. On doit dire que nous nous sommes toujours assez bien entendus avec ce voisin. Avec eux nous combattons surtout l’hiver.
Au sud il y a les États-Unis d’Amérique avec lesquels nous vivons en paix depuis fort longtemps et qui devant le fait accompli et face aux pressions de l’opinion internationale respecteraient ce choix. Nous n’avons pas avantage a nous associer avec le pays le plus guerrier et le plus détesté de la planète, (le moins possible au moins pour le moment.)... pour des raisons, entre autres, économiques et financières. Cela coûterait beaucoup trop cher.
Au nord, la menace des missiles balistiques inter-continentaux russes par la calote polaire a disparu. Et de toute façon il vaudrait mieux pour nos têtes ne pas être aligné sur aucun parti dans le cas d’un tel conflit.
L’histoire nous démontre que plusieurs pays qui ont opté pour le statut international d’état neutre en ont largement profité. La Suisse, quoi qu’on en dise, a largement profité de son statut d’état neutre.
La Finlande a sûrement mieux fait de se proclamer neutre après la seconde guerre mondiale plutôt que de suivre ses voisins, les pays baltes, qui tombèrent sous le giron soviétique.
Il y a le cas du Liban qui évita longtemps la guerre avec sa neutralité et que l’on nommait alors la Suisse du Moyen-Orient. Hélas tous ces refugiés aux intentions diverses qui y affluèrent finirent par provoquer l’embrasement guerrier comme il arrive parfois aux états neutres.
Il arrive, bien sûr, parfois que la neutralité ne soit pas respectée par des voisins en guerre et qu’on ne puisse rien faire alors. Ce fut le cas du Cambodge, que les vietnamiens et les américains entrainèrent inexorablement vers la guerre contre leur volonté en ne respectant pas leur territoire i.e. en pénétrant illégalement leur territoire pour y mener leur guerre.
Et le Costa-Rica, qu’on nomme la Suisse d’Amérique, est un autre bel exemple d’un état qui continue à bien tirer son épingle du jeu.
• Certains cas de d’autres états particulièrement en Europe centrale seraient à analyser.
Alain Raby
Saint Jean Port Joli
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