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 Québec : capitale nationale ou provinciale ?

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MessageSujet: Québec : capitale nationale ou provinciale ?   Québec : capitale nationale ou provinciale ? EmptyVen 30 Juin - 18:46

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Conseil de la souveraineté du Québec

30 juin 2006




Québec : capitale nationale ou provinciale ?


La semaine dernière, madame la mairesse Boucher s’est dite surprise que le premier ministre Charest rencontre à Montréal, et non à Québec, Philippe Douste-Blazy, le ministre des Affaires étrangères de la France. La porte-parole de l’opposition péquiste pour la capitale nationale et députée de Taschereau, madame Agnès Maltais, dénonçait vigoureusement le fait que le gouvernement ait décidé de recevoir les dix premiers ministres provinciaux à Montréal, et non à Québec, pour leur session de travail sur le déséquilibre fiscal. Pierre Dolbec, président de la Chambre de commerce de Québec, renchérissait : « Où habite le premier ministre du Canada ? À Toronto ? Non, à Ottawa. Le premier ministre du Québec doit déménager et s’installer à Québec. ». Du même coup, il prévenait qu’il ne suffisait plus de dénoncer, semaine après semaine, les accrocs à la règle. Il fallait élever le débat. Précisément. À notre avis, la question principale déborde très largement, en l’incluant, le volet du lieu de résidence du premier ministre. Se doter d'une vraie capitale pour un vrai pays insufflera davantage de vitalité à la région que recréer une Élysette provinciale... Et il nous faut d’abord nous expliquer pourquoi le statut de capitale de Québec est de moins en moins valorisé.

Dans l’imaginaire planétaire, les capitales marquent les territoires. Il suffit de voyager un peu pour reconnaître que, dans chaque pays où nous allons, nous voulons voir « la capitale ». Combien de visiteurs à Ottawa pour ce seul motif ? Que nous le voulions ou non, les capitales nomment leurs pays.

Depuis toujours, les capitales sont des rouages importants dans la construction de la cohésion sociale et de l’identité nationale. À ce chapitre, dans l’histoire, leurs déplacements ont signifié tantôt des ruptures, tantôt des lancements et tantôt des recommencements. Les capitales abritent des activités politiques importantes, aux retombées économiques structurantes. Leur rayonnement culturel est conséquent. Il en est ainsi que, dans nombre de petits pays, la principale agglomération tire sa position de tête d’abord de son statut de « capitale ». Qu’en est-il au Québec et à Québec ? Surtout, qu’en sera-t-il ?

Qu’est-ce que le Québec province ?

Le Québec est un état ayant statut de province. Ce vieux terme romain en dit déjà beaucoup sur le territoire duquel la ville de Québec est la capitale, sur l’étendue de ses pouvoirs, le contrôle de ses ressources, la nature de ses rapports, la qualité de ses référents symboliques et, en particulier, sur la lecture obligée de sa propre réalité. Le Québec n’est pas un pays. Ses pouvoirs sont limités; ses ressources, détournées; ses rapports, de dépendance; ses référents symboliques, étrangers et la lecture de sa réalité, défensive. Province, le Québec existe à travers une entité autre, le Canada. Son espace est celui que cet autre lui a délimité. Dans l’histoire récente, cet espace s’est singulièrement rétréci par un étranglement fiscal, une invasion systématique de ses compétences et un matraquage identitaire canadien inégalé, l’objectif étant d’ethniciser à nouveau la réalité française en Amérique du Nord.

Le Québec prit conscience de son propre caractère national lorsqu’il fit sa révolution tranquille. Dans le cadre des États généraux du Canada français, il affirma explicitement que son avenir ne pouvait plus fleurir ailleurs que sur le seul territoire où se trouvait une majorité de locuteurs français et dans un État qui pourrait légiférer en sa faveur. Le Québec national naquit et se mit à se nommer ainsi... De son Assemblée jusqu’à sa Capitale.

Québec, la ville, est la capitale d’une nation qui a pris conscience d’elle-même. Or, cette capitale abrite le gouvernement d’un État provincial, un demi-État avec des demi-pouvoirs, des demi-ressources et hélas, des solutions de demi-mesure. Le plus grave étant que cet État, qui n’a de rayonnement que provincial, ne peut plus se déployer seul, obligé qu’il est de quémander à une instance qui se présente comme supérieure. Ce rapport de dépendance puise loin dans son histoire. Il existait sous le régime français et, après la défaite de 1759, il s’est consolidé sous l’égide de la Grande-Bretagne (1774, 1791 et 1840) et du Canada (Acte de l’Amérique du Nord Britannique de 1867, Constitution de 1982, rejetée par l’Assemblée nationale du Québec, Union sociale de 1999 et Clarity Bill de 2000). Plus que jamais, le Québec est « camisolé » dans le Nation Building canadien par lequel le Canada poursuit sa marche en se centralisant lui-même davantage et en « s’unilinguisant » toujours plus, ce qui a pour conséquence de bloquer le cheminement de la nation québécoise.

Il n’y a plus de peuples fondateurs ni de reconnaissance du peuple Québécois. Il y a un Canada multiculturel réduisant le Québec à l’état de province, comme il ne la jamais connu jusqu’à maintenant.

Que reste-t-il de Québec capitale?

Avec ce train en marche, au Canada, la vraie capitale, la seule d’ailleurs, a pour nom Ottawa. C’est là que se réalisent les activités politiques, réglementaires, administratives et diplomatiques, et que se pensent les stratégies d’investissements génératrices de développement et de croissance, comme cela se passe dans les capitales des vrais pays.

Rien de tel à Québec, capitale d’un ordre de gouvernement déclinant dans la construction du Canada de 1982. Rien de tel, car s’y déploie une politique canadienne de développement régional, par laquelle le Québec est, pour le Canada, une région dont le principal pôle de développement n’est pas Québec-politique, mais Montréal-économique.

Rien de tel à Québec, car dans le Canada d’aujourd’hui et le Québec provincial, il n’est plus possible d’imaginer un développement économique, social et durable multipolaire. Inimaginable, un projet d’occupation du territoire mettant en valeur les caractéristiques de chacune des régions. Au contraire, elles sont réfléchies comme satellisées et se dépeuplent inexorablement. Ce projet d’occupation est doublement inimaginable du seul fait que l’État québécois n’accède pas à l’ensemble de ses ressources et les contrôle encore moins.

Ce qui est vrai pour chacune des régions du Québec l’est encore plus pour la région de sa capitale. Le statut provincial induit le déclin. Cette condition est inscrite dans les gênes de la constitution de 1982. Laquelle n’a jamais pu être modifiée (échec de Meech et de Charlottetown). Laquelle ne le sera jamais. L’ont d’ailleurs compris les ténors fédéralistes du Québec qui ne portent plus aucune revendication constitutionnelle en ce sens.

Le leadership de Québec

Pour se relancer sur le plan économique, Québec devra accéder au réel statut de capitale nationale.

Québec a besoin d’un pays. Québec doit voir se déployer sous ses yeux la totalité des activités politiques, réglementaires, administratives et diplomatiques touchant le développement économique, le développement social, le développement régional, l’immigration, les affaires autochtones, les communications, les postes, les tribunaux supérieurs, les finances, la fiscalité, l’activité bancaire, les relations internationales, la navigation, les douanes, la défense, l’armée, etc. Ce sont là des responsabilités qui échouent à une capitale nationale. Avec un redéploiement au niveau de chacune des régions, la capitale nationale structurera les politiques de livraison des services de vie municipale et régionale, de santé, d’éducation, de main d’œuvre, de justice, d’environnement, etc.

Le Québec-pays a besoin de Québec-capitale. C’est notre ville essentielle, notre Washington à nous, la ville qui contient à la fois nos commencements et notre destin. C’est la seule ville du Québec qui peut rallier les Québécois et Québécoises de toutes origines. Le Québec qui se fait pays a besoin que sa capitale devienne l’interface du monde avec tout ce que cela veut dire comme chantier permanent de développement. Déjà, sans personnalité autonome ni reconnaissance internationale, elle réussit plus ou moins à se tirer d’affaire, imaginons ce qu’elle ferait avec tous ses moyens, sa créativité et sa liberté. Ça changerait tout.

Québec n’a pas le choix. Pour ne pas être reléguée au simple statut de belle ville touristique, de dortoir pour retraités et de lieu à fuir pour les jeunes, la capitale du pays du Québec doit prendre le leadership de l’affirmation de la nation québécoise. C’est ainsi qu’elle gagnera pour toujours son statut de capitale, prospère sur le plan économique, incontestée sur le plan politique.


Gérald Larose, président
Conseil de la souveraineté du Québec


Francine Lavoie, présidente
Conseil de la souveraineté de la capitale nationale

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