Préparer la souveraineté dès maintenant

Parizeau estime qu’il faut préparer la souveraineté dès maintenant PDF Imprimer Envoyer
Nouvelles générales - Politique provinciale
Écrit par David Patry-Cloutier
Samedi, 11 juin 2011 20:48
Mise à jour le Samedi, 11 juin 2011 22:01

Il ne faut pas attendre d'être au pouvoir pour préparer la souveraineté, a averti Jacques Parizeau dans un discours livré au Colloque des Intellectuels pour la souveraineté, samedi après-midi. Un message que le député péquiste Yves-François Blanchet a pris comme un «coup de pied au cul».

Pour l'ex-premier ministre péquiste, «l'idée même de la souveraineté est devenue ambiguë». Sa lecture des sondages démontre qu'un grand nombre de Québécois considèrent la souveraineté souhaitable, mais que ceux-ci croient en même temps qu'elle ne se réalisera pas. «C'est paradoxal», affirme-t-il.

Selon lui, il revient aux ténors souverainistes de renverser la vapeur. Et cela passe par la préparation en vue d'un prochain référendum.

Il est revenu sur la période référendaire de 1995, s'excusant — dans une pointe à peine voilée aux jeunes députés péquistes qui lui ont demandé de leur faire confiance — de faire référence à une date que «certains vont dire que c'est remonter très loin en arrière».
Jacques Parizeau soutient que les souverainistes ne doivent pas se buter au climat politique actuel pour cesser de travailler sur leur option.

Jacques Parizeau estime que la population a le droit de savoir où les souverainistes vont les mener et de poser toutes les questions qu'elle souhaite sur leurs intentions et sur la façon dont sera géré le pays du Québec dans l'éventualité d'un référendum gagnant. «En 1994, quand on a pris le pouvoir, on savait où on s'en allait», a-t-il dit.

«Ça faisait quatre ans qu'on préparait le référendum dans l'opposition», a affirmé l'homme qui a mené les souverainistes très près d'une victoire. Il critique sévèrement l'attitude actuelle du Parti québécois et de Pauline Marois, sans toutefois ne jamais la nommer, qui «va se cacher sous la table dès qu'on parle de référendum». «Ne pensez pas que le public ne voit pas ça», a-t-il lancé.

Il soutient que les souverainistes ne doivent pas se buter au climat politique actuel pour cesser de travailler sur leur option. «Ça fait maintenant des années que la souveraineté s'est diluée quant à ses contenus. On utilise le terme souvent, dans des groupes de militants, on agite ça, on en parle, mais il n'y a plus beaucoup de contenu.»

Contacts internationaux

L'ex-premier ministre croit que des études doivent être menées sur la souveraineté, donnant aux sympathisants de l'assurance lorsqu'ils parlent du sujet. Les contacts internationaux doivent être soutenus, pour préparer le terrain à une reconnaissance d'un Québec souverain.

À ce titre, il a souligné le récent travail de Louise Beaudoin, qui a réussi à ramener le Parti socialiste français à sa position de «non-ingérence, non-indifférence». «Ce travail international prend du temps. Ça ne se prépare pas quand on arrive au pouvoir. Il faut beaucoup de temps pour se préparer», a martelé Jacques Parizeau.

«Peut-être que ça ne se produira pas du tout comme ça s'était produit avant. Mais en tout état de cause, reprenons les discussions. Recommençons à travailler», a-t-il dit.

«Tôt ou tard, parce que les gens continuent à appuyer la souveraineté, petit à petit, on va retrouver la crédibilité, petit à petit, les gens vont se dire: tiens, peut-être que c'est possible. À partir de ce moment-là, la politique va redevenir très intéressante.»

Coup de pied au cul

Le député péquiste Yves-François Blanchet, a réagi à chaud au discours de l'ex-premier ministre. «Je suis un vieux fan de M. Parizeau. Donc quand il dit ça, je le ressens comme un coup de pied au cul, genre: parlez en plus (de souveraineté). Et si M. Parizeau dit: Parlez en plus, eh bien je vais en parler plus.»

Celui-ci estime que le PQ parle déjà de souveraineté, mais qu'il s'agit d'une chose normale qui ne fait plus les manchettes. Le parti se prépare aussi, en coulisse, à un troisième référendum. «Il y a un certain nombre de choses, de préparations, qui ne sont pas révélés aux médias, parce que ce serait une bien étrange façon de travailler», explique-t-il, soulignant que la stratégie mise en place en 1995 n'a été connue qu'après le référendum.

Travail à faire

Le député de Drummond a aussi accepté une partie de la critique. Il partage le constat de Jacques Parizeau, à savoir qu'une bonne partie des Québécois jugent la souveraineté souhaitable, mais qu'ils croient en même temps qu'elle ne se réalisera pas. «Je pense qu'on a un effort, un exercice à faire. Je soupçonne une forme de procrastination: Oui je suis pour la souveraineté, mais on la fera plus tard. On veut s'occuper d'autre chose maintenant.»

Selon lui, la nécessité et l'urgence de la souveraineté n'ont pas été assez bien démontrées. «C'est notre travail de le faire», affirme-t-il. Pour y arriver, il croit toutefois que le pouvoir est nécessaire. «Lorsque nous allons avoir en main les outils du gouvernement parce que nous serons au pouvoir, nous allons contrôler l'agenda, le mot souveraineté va forcément venir davantage à l'avant-plan.»

Questionné à ce sujet, Jacques Parizeau lui a en partie donné raison: «Dans l'opposition, on n'a pas tous les moyens du gouvernement, c'est certain», a-t-il dit.

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Comme on peut le voir ici-dessus, il ne serait pas de bon aloi de vouloir restreindre ou voir éteindre la parole ou l'action (citoyennes) de quiconque au pays du Québec. Qu'il s'agisse de Jacques Parizeau ou de qqn d'autre. Un ex-PM québécois péquiste répète d'ailleurs de siècle en siècle que lorsqu'une personne a quelque chose à dire, il lui incombe de l'exprimer pour le bénéfice de tous. Bref, si l'«on» trouve que «Lisette» parle trop ou si l'on n'est pas d'accord avec elle, qu'on le lui en fasse savoir. À elle. Elle aussi étant une personne pensante, autonome et indépendante. Du moins, présume-t-on.
denis beaulé , juin 11, 2011

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Entrepreneur , Ce commentaire a été désigné comme non-intéressant par les internautes. [Afficher]
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Ça fait longtemps que je me demande de quelle façon se ferait la souveraineté, mais les réponses ont toujours été vagues, souveraineté ou plus association....L'important, je crois, pour attirer le peuple à notre cause, c'est de donner des chiffres. Des comparatifs avec ce qu'on paie présentement et ce que ça nous coûtera après, Serons nous plus riches, je le crois, mais ce n'est qu'une impression. On a des richesses et on a laissé tomber de belles initiatives sous le lobbyisme des pétrolières, l'aplaventrisme des dirigeants et le manque d'intérêt de la population, si mal informée.

Levons nous, tendons l'oreille et qu'un parti, quel qu'il soit, fasse le travail qui aurait dû être fait il y a longtemps. Je rêve de mon pays, de sortir ce colocataire de notre salon et de prendre le contrôle de la maison.
Yvon Cloutier , juin 11, 2011